jeudi 13 janvier 2011

Mise au point sur les e-services dans le domaine de la santé.

Mise au point sur les e-services dans le domaine de la santé.

Je vais commencer ce projet d’analyse d’un e-service dans le domaine de la santé, avec une réflexion sur l’usage de l’internet dans ce domaine. Elle me permettra non seulement de justifier ce travail d’analyse du web 2.0, mais

aussi de faire un point sur la situation de la recherche d’information, dans le domaine de la santé et des outils de recherche disponibles pour les patients et/ou le grand public.

Figure 1. Source British Medical Journal [1]

« L’avènement d’Internet a révolutionné le recueil, l’évaluation et la diffusion des informations dans tout les domaines et c’est aussi le cas pour la santé »[2]

Internet et santé

Le grand public est de plus en plus intéressé par la recherche d’information médicale et par sa propre santé. Deux pratiques sont souvent utilisées par les patients : l’interrogation d’internet avant de se rendre chez leur médecin, les patients arrivent alors en suggérant leur propre diagnostic, et la consultation d’internet après avoir vu leur médecin afin de s’informer sur leur problème particulier ou sur les médicaments prescrits.

Dans tous les cas, on voit bien que les patients cherchent de l’information en matière de santé, qu’elle n’est plus un tabou et le développement de la technologie à beaucoup aidé à ce sujet. Les solutions technologiques ont tendance à créer de nouveaux problèmes, de nouvelles incertitudes, de nouvelles résistances à mesure qu’on les déploie[3], pourtant, on sait aussi qu’il n’y a rien de malsain à rechercher des informations en ligne, mais ce peut être source de méprises, de confusion et d’anxiété pour ceux qui ne sont pas médecins.

n sondage réalisé pour l’HAS sur les « sources d’information santé » en novembre 2008 a permis de montrer que l’internet est le premier moyen de recherche d’information.

Figure 2 Préparation aux plénières de rencontres HAS 2008 - Résultats d'étude - Novembre 2008

En regardant les usages d’internet, un sondage téléphonique auprès d’un échantillon de 2008 personnes, âgées de 15 ans et plus réalisé par l’observatoire Opsis de M@rsouin à la fin du dernier trimestre 2009 sur : « Points sur les usages d’internet : Usage des réseaux sociaux et e-participation »[4], cite comme conclusion que l’internet creuse la fracture civique en permettant aux citoyens les plus éduqués et les plus compétents en matière d’usage numérique d’accéder à davantage d’informations et d’interagir avec l’administration. Dans le tableau 1[5] nous pouvons distinguer que la recherche d’information au quotidien en utilisant un moteur de recherche est le premier usage de l’internaute dans tous les groupes parmi cette tranche d’âge, suivi des échanges de courriers et la lecture de l’actualité sur le net.

Ce deux études, qui sont cohérentes l’une par rapport à l’autre, nous montrent que la recherche d’information par internet s’impose dans tous les domaines

L’usage de l’internet dans la relation médecin-patient

La Haute Autorité de Santé (HAS) en France s’est posée la question lors de ses 4èmes rencontres annuelles, le 03 décembre 2010. Etienne Caniard y a présenté des statistiques portant sur l'usage de l'internet par les Français et les médecins dans une session intitulée « Internet, un atout pour la relation médecin-patient ». Denise Silber, fondatrice de Basil Strategies, société de conseil en e-santé, rapporte dans un article sur Carevox, « que 69% des médecins sont confrontés à des patients qui évoquent avec eux les informations médicales trouvées sur internet, mais : seulement 15,5% conseillent des sites et seulement 7% d’entre eux les interrogent sur leur usage du web » ![6]

Cela signifie qu’une grande partie des patients cherchent de l’information sur internet mais: comment est-ce que les patient cherchent de l’information ? L’information est-elle fiable ?

Comment les médecins peuvent-ils s’en servir et conseiller l’usage de l’internet à ces patients ? Ne serait-il nécessaire d’éduquer le médecin ?[7] Certains médecins, comme le Dr. Doupagne, parlent de cette révolution comme médecine 2.0 (web 2.0) créée par le patient pour le patient qui apporte du réconfort entre patients, des échanges d’information et des expériences vers une expertise collective qui puisse intéresser les professionnels de la santé.

Médicine et web 2.0

L’usage du web 2.0 offre des possibilités sans précédent pour renforcer la relation médecin-patient au bénéfice du patient. Toutefois, cette technologie comporte aussi des risques et des charges. Patients, fournisseurs et politiques doivent prendre des mesures pour accroître les bénéfices et diminuer les risques de ces innovations[8]

Le base de l’internet est que n’importe qui peut apporter des matériaux informatifs, il n’y a pas d’autorité centrale de contrôle : d’accès ou d’information. Web 2.0 va au-delà de l’accès à l’information il profite de l’interactivité des utilisateurs, de leur collaboration et de leur participation, d’où émerge l’intelligence collective en favorisant le développement d‘une multitude de nouvelles fonctions et de l’information sur le net.

Google et l’information de santé

Un de premiers services web 2.0 a été Google[9], qui permet de faire des recherches dans le contenu de bibliothèques ou dans le fond des éditeurs, cet outil de recherche utilise une technologie nommée PigeonRank[10] un système qui utilise un « ranking de page web »[11] développé par le fondateur de Google. Ainsi, une page a un Page Rank d'autant plus important que la somme des PageRanks des pages qui pointent vers elle est grande (elle comprise, s'il y a des liens internes)[12], ce qui fait sortir une page en premier dans les résultats de Google est le fait qu’elle ait été liée (conseillée) par des auteurs de sites qui traitent du même sujet et non parce que la page est la préférée ou la plus téléchargée.

Figure 3. Etre lié (pointé par) un éditeur de site de qualité augmente plus le PageRank qu’être lié par une page anonyme ou peu considérée 9

L’usage de Google comme outil d’aide au diagnostic par le grand public a été testé, des études de comparaison ont montré que les non-médecins (participants de l’étude) peuvent parfois atteindre un diagnostic correct en effectuant une brève recherche sur le web.[13] Ce qui suggère que les patients peuvent assumer un rôle plus actif dans le processus de prise de décision par rapport à leur santé et de prendre ces innovations technologiques en considération dans le processus de l’interaction patient-médecin.

Google par ces caractéristiques, semble être le moteur de recherche de préférence pour les médecins[14] et les internautes au moment de rechercher des informations sur la santé ou sur un diagnostic, son développement à future porte sur la création d’un portail médical avec la conception d’une interface composée de filtres médicaux et de meilleurs algorithmes.[15]

Actuellement, la version 9 de Google Chrome est à tester dans une première version bêta avec support WebGL et Flash Player dans une sandbox.[16] Google Chrome & Security: Sandboxing[17]. Sur cette technologie Google a récemment fait une démo d’une application 3D appelée « Body Browser » ce qui permettra d’explorer le corps humain comme « google Earth » permette d’explorer le monde et voila la démo ! Google Body Browser[18]

Figure 4. GOOGLE-CHROME-9-BETA[19]

HONcode

La fondation « Health on the Net » (La santé sur Internet) est une fondation à but non lucratif dont le siège est à Genève en Suisse. Elle a un statut d’organisation non gouvernementale.

HON, qui est dirigée par Madame Célia Boyer, a une activité de certification de sites de santé depuis 1996. Actuellement, le HONcode est employé par plus de 7 300 sites Web certifiés, plus de 10 millions de pages Web, couvrant 102 pays. [20]

La mission de HON est d'aider les individus, professionnels médicaux et établissements de santé à utiliser le meilleur d'Internet et du Web afin de bénéficier des avantages et de la richesse de cet outil de connaissance et d'éducation inégalé jusqu'à présent.

Les sites de santé et web 2.0 (blogs, forums, etc.) de santé peuvent bénéficier de la certification HONcode[21] qui est censée permettre à l’usager d’être certain que l’information respecte huit principes du HONcode[22]. Elle traduit l’engagement de l’éditeur du site à respecter des principes de transparence et à diffuser de l’information de santé répondant à des critères de qualité. Les sites demandant la certification et les sites certifiés s’engagent à respecter les bonnes pratiques éditoriales édictées dans le HONcode et les exigences pour la certification HONcode. HON ne peut pas assurer l’exactitude de l’information disponible à un instant précis, ni que cette information est complète, mais l'adhésion d'un site à la charte de HON démontre la volonté de ce site de contribuer à une information médicale de qualité à travers la publication d'information transparente et objective.16

La certification est gratuite pour l’éditeur de site et repose sur une démarche volontaire de ce dernier.

Figure 5. CERTIFICATION PROCESS[23

Figure 6. RE-EVALUATION PROCESS19

HONcode propose aussi divers outils pour faciliter la navigation de l’internaute et des professionnels de santé sur le web et assurer la pertinence de l’information de santé en ligne, comme WRAPIN[24] un moteur de recherche qui permet de comparer l'information médicale et de santé trouvée sur internet et est censé vérifier la fiabilité de linformation médicales. Système de Question Answering[25] lequel trouve de l’information médicale et de santé de confiance en posant une question en langage du quotidien.[26]

Alejandro Vargas MD



[8] Lo B, Parham L, The impact of web 2.0 on the doctor-patient relationship. J Law Med Ethics. 2010 Spring;38(1):17-26.http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20446980

[13] Siempos II, Spanos A, Issaris EA, Rafailidis PI, Falagas ME. Non-physicians may reach correct diagnoses by using Google: a pilot study.Swiss Med Wkly. 2008 Dec 13;138(49-50):741-5. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19130327

[14] Tang H, Ng JH.Googling for a diagnosis--use of Google as a diagnostic aid: internet based study. BMJ. 2006 Dec 2;333(7579):1143-5. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17098763

[15] Giustini D. How Google is changing medicine. BMJ. 2005 Dec 24;331(7531):1487-8. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16373722